Décidément Rivette gère le temps comme personne, le film dure 3h mais j'ai eu l'impression qu'il n'en faisait que la moitié. En revanche même si sa fraîcheur et sa liberté sont toujours aussi réjouissantes, j'avoue avoir été laissé de côté par le semblant d'intrigue dès qu'il y avait des hommes à l'écran. Il aurait mieux fait de ne filmer que les femmes.
Clairement, les scènes de danse / chant sont celles qui m'ont le plus marqué, c'est de la beauté pure (et puis Anna Karina qui apparaît sans prévenir, même avec sa voix de fumeuse en phase terminale, c'est toujours un plaisir). J'aurais justement préféré que cet esprit de liberté contamine tout le film, mais quand des éléments plus "sérieux" prennent le dessus, c'est plus fragile que dans Céline et Julie vont en bateau par exemple, où le semblant de scénario glisse tout seul, dans le prolongement de cette liberté.
Mais effectivement, c'est le troisième Rivette que je vois, et la grande question serait de savoir si certaines séquences sont improvisées ou non, c'est dur de trancher.
