En tout cas la galerie vends tres bien le film.
Plus minimaliste et lugubre que la nouvelle. Rien que la petite scène devant le magasin de l'horloger n'a rien à voir avec la façon dont Kenji Miyazawa le décrit : "Le magasin de l'horloger était éclairé de lampes au néon brillantes [...] les yeux rouges d'une chouette, faits de pierre polie[...] toutes sortes de pierres précieuses, disposées sur un socle de verre épais aux couleurs pareilles à la mer, tournaient lentement comme des étoiles..."
Les plaines dorées qui entourent la petite école s'obscurcissent rapidement pour une nuit sinistre aux musiques sourdes et lancinantes.
En tout cas cette adaptation à une vraie identité et le réalisateur ne voit pas les limites techniques de son animation comme une fatalité puisque tout ce minimalisme, le peu de nuance chromatique et les longs plans fixes faits de lents zooms et de légers mouvements horizontaux font de ce voyage céleste en train une expérience tout aussi cryptique qu'envoutante : c'est intéressant de décrypter tous les symboles présents mais on peu aussi simplement laisser ce train nous guider on ne sait où. Et puis ce bruit de mécanisme de la locomotive brrrr...
Je conseille la vision de ce film mais aussi la lecture de la nouvelle présente dans le petit livre Train de nuit dans la voie lactée (qui contient notamment Goshu le violoncelliste qui sera adapté par feu Takahata) pour une vision de ce voyage aux confins de la voie lactée fait de couleurs, de formes, d'entités visuelles et sonores palpables (tout prend vie et forme chez Miyazawa) avec une ambiance mélancolique présente aussi mais par petits fragments, avec, à contrario de l'adaptation, beaucoup de détails apportés à ce qui se passe à l'extérieur de cet Express en direction du paradis.
Message éditéEn tout cas je confirme que Taiyou Matsumoto a beaucoup été influencé par son style, rien que par cette sensibilité apporté aux portraits de jeunes enfants et aux éléments environnementaux (faune, flore, couleurs, sons/onomatopées...) dont les formes et leurs variations sont induites par les sentiments de ses personnages.