Les Hauts de Hurlevent

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Commentaires
13/09/2012 20:28:42
toujours pas de distributeurs en france?
13/09/2012 21:00:37
Le film sera distribué par Diaphana Films mais toujours pas de date malheureusement. C'est vraiment dommage, Wuthering Heights est vraiment un film à voir sur grand écran avec un bon système sonore !
13/09/2012 21:09:48
ok merci :p)
07/11/2012 00:07:22
Dommage, parce qu'il y avait du potentiel.

Quand il s'agit de capter l'éveil sensoriel et amoureux de jeunes adolescents, Arnold le fait, si ce n'est avec maestra, tout du moins avec une justesse et une âpreté certaines.

Par contre, dès qu'il s'agit de raconter une véritable histoire, de mettre en scène des sentiments et des enjeux plus complexes et donc plus intéressants, eh ben là, y a plus personne... Arnold semble n'être partie à l'abordage de ce monument littéraire qu'avec un seul et maigre gimmick visuel (appelons-le le "gros-zoom-sur-rien-ne-signifiant-rien"), qu'elle s'obstinera à mettre à toutes les sauces durant le métrage ; nécessairement, il en découle une lancinante impression de platitude du récit, d'abrupté dans le traitement psychologique des personnages, et, de manière globale, de profond gâchis.

Frustrant.
30/12/2014 12:44:55
Au pire tu peux te rabattre sur les neuf autres versions du film :o))
01/06/2024 12:30:09
Avis

Des Hauts de Hurlevent je ne connaissais que l'adaptation pas dégueu de Rivette, je n'ai jamais lu le bouquin ou vu quoique ce soit d'autre sur cette histoire. J'avais donc juste une vague idée de l'histoire en tête : un garçon se fait recueillir dans une famille, a une relation fusionnelle avec une fille et la fille se marie avec un autre.

Andrea Arnold dont j'avais apprécié Cow et Fish Tank livre là un film d'une grande radicalité, elle fait de cette histoire un pur objet cinématographique, réduisant la narration à son strict minimum. Il n'y a plus rien que deux gamins qui marchent dans les highlands, la caméra branlante, dans le brouillard. La force du bordel ! La puissance des images, du montage.

Exemple, on comprend en un plan qu'un personnage est enceinte, un peu après on la voit accoucher, on voit le bébé qui pleure tout va bien et là ça coupe, raccord direct sur une tombe. La femme est morte en couche, ça ne sera jamais dit, mais on l'a compris direct, une violence, une brutalité, c'est terrible.

Et tout fonctionne comme ça, avec un sens aigu du cinéma dans son intégralité, de comment on fait passer une émotion forte à travers la mise en scène, le montage et le jeu des acteurs.
Parce que les acteurs sont fabuleux, jamais Kaya Scodelario n'aura été aussi belle. Les regards qu'ils se lancent, on comprend tout et rien n'est dit et ceci que ça soit les gamins ou les adultes, il y a une force dans le film dans chaque plan où on sent tout le côté âpre de ce monde, de cette vie au fin fond des highlands.

Il y a également tout le côté mystérieux, on ne saura jamais ce qu'aura fait le personnage principal entre son adolescence et l'âge adulte, comment il a gagné son argent, on voit juste, on sent juste qu'il a encore gagné en magnétisme, on comprend comment il peut mettre l'héroïne par sa seule présence (ou absence) dans le mal.

Il y a un côté tellement radical dans tous les partis pris dans le film. Je ne saurais dire ce qui vient du roman ou du film (dans le film de Rivette il me semble que le héros n'était pas noir, est ce que ça vient d'Arnold ou pas ?), mais on a un pur film de quelqu'un au sommet de son art, qui propose sa vision brutale, sans une once de compromis.

Un film incroyable.
13/03/2025 11:38:02
Avis

Je ne connais le roman original que de nom (l’un des plus beaux titres qui soient d’ailleurs), je ne sais pas ce qui est propre à l'œuvre de base ou ce qui tient d’Arnold mais le résultat m’a complètement transporté.

On sent une fibre profondément romanesque mais que la réalisatrice transcende avec ses partis pris de mise en scène. C’est du cinéma à la fois brut, sans artifices apparents, et qui se veut très sensoriel. Arnold diminue au maximum la présence des dialogues pour réduire cette romance adolescente à sa substance la plus essentielle : les sens, le regard, le toucher… Il suffit de voir ces deux-là arpenter les étendues embrumées, les voir jouer dans la boue pour que quelque chose de puissant passe à l’écran. Et finalement, tout dialogue expliquant l’attirance mutuelle entre Heathcliff et Cathy serait superflu. Il y a quelque chose d’instinctif, de presque animal qui lie les deux personnages.

D’ailleurs, Arnold a visiblement le goût de filmer la nature qui revient comme un motif presque à chaque scène. Elle capture les plantes, les animaux, le ciel et bien entendu ces superbes paysages nord-anglais d’une froideur poétique. Le film vaudrait presque uniquement pour son cadre tant celui-ci occupe une place essentielle et tant la cinéaste parvient à constamment le mettre à l’avant-plan, malgré ce format d’image resserré et cette caméra portée constamment instable.

Tout le film est nimbé de mystère. Heathcliff est un personnage profondément mystérieux, quasiment mutique, on ignore d’où il vient, on ignore ce qu’il devient durant les ellipses. Ses apparitions et disparitions du récit se font systématiquement sur un mode spectral. Même si le film est moins ouvertement fantastique que Bird (seul autre film de la cinéaste), on devine malgré tout une attirance pour le surnaturel, pour les forces qui dépassent l’humain. J’adore ces petits détails comme la robe de nuit de Cathy qui évoque un fantôme, effet qui est rappelé dans la seconde partie du film par un simple mouvement de rideau. C’est très discret mais ça renforce l’aura du film.

Tout ça fait que, malgré son approche apparemment très opaque, le film m’a enveloppé et que j’en suis ressorti assez tétanisé. Je pense vraiment que le cinéma d’Andrea Arnold est fait pour moi.