Pour moi, c'est Fargo sans le noir et Un plan simple sans le drame. Je trouve ça beaucoup trop comique et feel good movie en étant plutôt dans le camp de Wilkes, personnage rendu sans consistance à l'écran, sa bipolarité ne prenant jamais forme.
Et la mise en scène est réduit à sa fonctionnalité pas si fonctionnelle que ça en terme d'ambiance et de rapport au temps.
Et quand je parle de bipolarité qui ne prend jamais forme, c'est que quand Annie est contente, j'ai juste l'impression de voir un film tendre, un feuilleton romantique, et quand elle est pas contente, c'est juste policier. L'entre-deux, aussi brutal peut-il être, je le sens pas, je ne sens aucune relation. De ce fait, le dénouement final, j'ai l'impression que ça vient d'un autre film, le dîner pseudo-romantique d'un autre film encore, il y a pas d'ensemble fixé, on dirait juste que ça part en délire, de par cette faiblesse de cohésion.
Du coup, c'est pas que c'est plus drôle que sombre, mais c'est juste drôle à regarder
C’est vraiment un super bon film, je ne sais pas si j’en ai grand chose à dire tant ses qualités vont de soi. Ça marche super bien, Rob Reiner montre encore une fois sa polyvalence en s’appropriant complètement les codes du thriller et du huis-clos, offrant notamment quelques scènes à suspense absolument prenantes. Il y a une minutie dans la mise en scène qui fait plaisir à voir, alors non on est pas chez Kubrick mais clairement le film doit beaucoup de son atmosphère et de sa tension à son cinéaste.
C’est évidemment un film d’acteurs, bâti autour d’un duo mémorable. Bates est géniale, elle gère à merveille ce basculement progressif et la bipolarité de son personnage, on sent dès le début qu’elle a un grain mais malgré tout ses premiers pétages de plomb prennent bien par surprise. C’est une performance à la fois jouissive, flippante et limite touchante quand son humanité déglinguée émerge par touches. Mais le film doit tout autant à Caan dont les réactions effarées aux hystéries de Bates et la frayeur contenue servent de parfait point d’accroche au spectateur.
Le propos sur le rapport malsain aux idoles et aux objets de pop culture vénérés semble plus que jamais d’actualité, j’imaginais un fan de SW enfermer Rian Johnson dans sa cave pour lui faire subir le même traitement