Un drame assez classique d’apparence, quoique j’ignore à quel point la question de la garde parentale était abordée à l’époque, mais la sobriété dans l’approche de Robert Benton donne au film une forme d’authenticité émotionnelle particulièrement attachante. Les personnages sont profondément imparfaits, entre celui de Streep dont les actions peuvent apparaître difficilement justifiables et celui de Hoffman qui devient un “vrai” père par contrainte plutôt que par choix, et c’est ce qui rend le tout si intéressant. Et cette relation père-fils respire la tendresse, avec toutes les aspérités qui vont avec.
D’autant plus que le sujet reste traité avec réalisme et lucidité, loin de grosses ficelles mélodramatiques qu’on aurait pu attendre d’un tel drame : l’implication du père entre forcément en conflit avec son tempérament arriviste, la justice est forcément biaisée et la fin, même si elle comprend sa part de romantisation, laisse forcément un arrière-goût amer en bouche.
Je n’aurais pas été contre un film plus long, peut-être plus naturaliste dans son rythme et son déroulement. Mais en l’état j’ai trouvé ça fort joli.