Gasherbrum, la montagne lumineuse

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Commentaires
02/12/2014 01:18:17
Les thèmes poursuivis par Herzog dans Gasherbrüm sont passionnants, le réalisateur ne s'intéressant pas tant à l'alpinisme, mais plutôt à la pulsion qui pousse les deux grimpeurs que l'on suit à escalader consécutivement deux pics de 8000 mètres. Est-ce une pulsion de mort, s'interroge-t-on ? Une recherche de vie ? De paix ? Dans ces hauteurs presque infernales, on part à la recherche de mythes, de grandeurs insondables, comme le souligne d'ailleurs Herzog dans son utilisation vertigineuse de la musique de Wagner. Sacré grimpette !
12/12/2014 23:21:46
Lt-Schaffer Tu l'as vu au cinéma dans la version commune avec La Soufrière?
Parce que dans celle-ci je n'ai pas remarqué avoir entendu du Wagner, la musique était une composition plutôt aérienne et épurée de guitare électrique.

Sinon je suis d'accord avec toi sur bien des aspects, c'est un documentaire remarquable!
13/12/2014 01:01:24
belenos :d) Oui en effet je crois que je me suis emmêlé les pinceaux avec la Soufrière. Je pensais notamment à un plan de montagne très embrumée avec justement la musique de Wagner, j'ai sûrement mélangé... !
12/01/2015 23:48:38
Le plan d'ouverture de Aguirre rappelle certains plans du film, c'est assez marrant
27/11/2020 14:50:14

Un film sur le légendaire Reinhold Messner :ouch: Par Herzog en plus !

Je finis Le sommet des dieux, et je me regarde ça le plus vite possible.

28/11/2020 14:53:03

Je viens de laisser un avis qui peut un peu spoiler pour qui ne connait pas trop l'alpinisme et notamment Messner et veut regarder le film d'un oeil neuf.
Je citerai juste ces passages :


Bon eh bien je ne suis pas déçu, c'est un film-documentaire passionnant dans lequel Werner Herzog tente de comprendre ce qui pousse des hommes à se lancer des défis pareils, escalader des sommets jusqu'à y risquer leur vie, affronter des conditions climatiques et des souffrances physiques surhumaines.

[...] Celui qui vient y chercher un film sur l'alpinisme et la grimpe en ressortira déçu, le film suit l’expédition des deux hommes mais pas leur ascension, déjà pour des raisons techniques (matériel inutilisable à ces hauteurs), mais surtout parce que ce n'est pas le sujet que veut traiter Herzog. Ce n’est pas un film sur l’alpinisme, mais sur les alpinistes.

[...]  Mais le film d’Herzog est indispensable pour qui veut essayer de comprendre ces alpinistes de l’extrême qui repoussèrent les limites de l’être humain.
Un grand film sur deux grands hommes.

Message édité
09/09/2022 23:23:11
Avis

J'ai l'impression qu'on ne fera plus jamais de film comme Gasherbrum.

Il y a plusieurs raisons à cela: le matériel, encore précaire à l'époque - comparé à aujourd'hui du moins -, et la nécessité d'une équipe technique conséquente faisait qu'on ne pouvait pas accompagner les grimpeurs jusqu'au sommet (bon, finalement on a droit à quelques images muettes, ce qui est tout ce qu'il fallait). Ca donne une impression que, même si Herzog suit les deux hommes déjà très haut, il reste, comme nous, spectateurs de leur tentative - serait-elle infructueuse ou mortelle. Ils dépassent le stade d'homme pour devenir, le temps de quelques jours, des dieux sur leur Olympe.
Ou même le sujet. Tout le monde connait ce qu'est l'alpinisme, mais il fait partie des "hobbies" qui ne peuvent être répliqués à petite échelle, comme peuvent l'être d'autres activités sportives. Néanmoins, dans un monde où on filme et enregistre n'importe quoi, n'importe où, jusque dans l'espace, il y a peu de sujets qui resteraient opaques pour le grand public et les reportages professionnels ou amateurs sont passés par là pour nous faire goûter un temps soi peu à l'expérience de l'alpinisme. Refaire Gasherbrum n'aurait plus le même impact aujourd'hui.
Ou bien le rapport entre les occidentaux et les Pakistanais. Même lorsqu'ils toisent la caméra d'Herzog, on se croirait dans un film des Lumières. Mais c'est pourtant les années 80. Aujourd'hui, seuls une poignée de peuples indigènes pourrait encore avoir ce rapport à la caméra. Le monde s'est mondialisé et tout le monde regarde, à travers ses écrans, les mêmes contenus aux quatre coins du globe - en tout cas nous en avons la possibilité.
Ou encore ce magnifique portrait des protagonistes, où chaque parole est bue, où chaque mot nous transporte dans l'inconnu, chaque phrase relatant les fantômes du passé nous plonge dans une mélancolie contemplative. Leur discours est passionnant et mon seul regret est d'avoir à baisser mes yeux pour lire des sous-titres.

Gasherbrum, la montagne lumineuse est, à l'instar de son sujet, un exploit d'antan, une oeuvre qui a été, dans un sens dépassé par son temps. Encore que ? L'héritage du film et de l'ascention de Messner et Kammerlander dépasse les ascensions et les prises de vue modernes, justement puisqu'il s'agit d'une "première fois".