Jellyfish

Film à l'esthétique superbe et, surprenant pour un film de Kurosawa, plutôt optimiste.
J'ai beaucoup les 3 acteurs principaux, notamment Tadanobu Asano, dans un personnage assez barré encore une fois.

Après 15 minutes de film, j'avais l'impression d'être dans un mumblecore new-yorkais, fauché et à l'esprit sympathiquement DIY mais à l'esthétique intrinsèquement limité. Et puis, un coup de folie scénaristique, inexplicable et jamais clairement expliqué par la suite, dissipe la brume et laisse enfin le récit et les thèmes se déployer.

Après trois films vus de Kurosawa, ce que je trouve le plus intéressant chez lui, c'est sa manière de traiter le lien social comme constituant essentiel et fondamental du moi, sa rupture impliquant invariablement une crise existentielle profonde chez les personnages, qui deviennent autres, des altérités fantomatiques et errantes, en quête d'un sens nouveau à leur existence. Ajouté à cela une dose de fantastique, de surgissement de l'incroyable dans le grisâtre du réel, que Kurosawa manie à merveille et qui offre de l'amplitude, du souffle, à ses récits qui donnent parfois l'impression de faire du surplace.

Un cinéaste passionnant, ou tout du moins suffisamment singulier dans le paysage ciné contemporain pour que je creuse un peu plus sa filmo.