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Commentaires
27/11/2017 14:05:12
Possible de mettre ce plan dans la galerie Moriarty ?
27/11/2017 15:59:03
Tu peux refaire toute la galerie si tu le souhaite. J'ai pris les screens sur un autre site et je n'ai pas vu le film :ok:
28/11/2017 01:02:02
A-Syagrius a écrit :Possible de mettre ce plan dans la galerie <b>Moriarty</b> ?

Ça te convient comme ça A-Syagrius ?
28/11/2017 10:08:08
J'avais pas vu ton message Moriarty, merci du coup.

Parfait comme ça mos3n , très belle galerie !
06/06/2023 20:37:06
Avis

Un magnifique double portrait.

Celui de New-York, bien sûr. Avec ses rues baignées par l'aurore, passe au calme du crépuscule, tantôt le vacarme du métro, puis une balade dans les avenues droites américaines qui se succèdent comme des plants de vignes. Une ville mais aussi ses habitants, ses couleurs, sa mode, ses commerces.

Le second portrait se trouve être celui de la famille Akerman, son père, sa mère et sa sœur, restés à Bruxelles. Les lettres de la mère de la réalisatrice sont lues par cette dernière tandis que s'enchaînent les plans de New-York. Elle y conte les petites joies mais surtout les tracas du quotidien d'une famille moyenne bruxelloise, s'inquiète du bien être de sa fille dans la mégapole américaine et rends compte des affaires des parents Akerman ainsi que des études de sa soeur.

Chantal signe ainsi un documentaire très personnel, où les bruits de la ville couvrent ça et là les "nouvelles de la maison", comme la vie outre-Atlantique de la réalisatrice a dû distraire celle-ci de sa famille et de son ancienne vie de jeune fille - en témoigne sa mère qui se plaint de ne pas recevoir davantage de nouvelles. Se profile ainsi un troisième petit portrait, celui de Chantal elle-même, dont on n'entend que la voix, mais dont les lettres font suffisamment mention pour qu'on se fasse une idée - subjective - de la réalisatrice pendant cette période.

Enfin, c'est un plan sublime, caméra qui pendant plusieurs minutes s'éloigne doucement de New-York sur un bateau par temps gris, qui clôt News from Home.

Je regrette qu'il n'y ait pas eu davantage de lecture, mais la beauté de la mégapole réside également dans son calme, aube, crépuscule ou nuit que la réalisatrice a su parfaitement retranscrire. Même les passagers du métro, bien loin de certains énergumènes d'aujourd'hui qu'on peut voir sur des vidéos contemporaines prises par téléphone, semblent happés par une certaine mélancolie, se déplaçant sans grand entrain dans cette ville qui ne dort pas ou peu. Un hommage puissant à New-York, un documentaire d'une époque et peut-être une ode douce à sa famille.
16/10/2023 12:42:02
Avis

Chantal Akerman disait : « Et ce n’est pas parce qu’on a déjà vu quelque chose qu’il ne faut pas prendre le temps de voir encore, au contraire sans doute. Quand on montre quelque chose que tout le monde a déjà vu, c’est peut-être à ce moment-là qu’on voit pour la première fois. » Alors que Martin Scorsese magnifiait New-York à travers une profusion d’effets de mise en scène dans Taxi Driver, Chantal Akerman a choisi de l'appréhender d'une manière plus simple. Plans fixes à l'intérieur d'une rame de métro, des rues, de façades de librairies, de restaurants... Chaque plan, pourtant banal dans la vie quotidienne, devient magnifique, on le contemple comme si nous le découvrions pour la première fois. On peut noter par ailleurs qu’Akerman s'est abstenue d'entrer dans les bâtiments, puisqu'entrer dans un lieu correspond à une action, à un effort, or ici Akerman décide de s’attarder sur les choses simples, que l’on peut apercevoir juste en sortant de chez soi, que tout le monde a déjà vu et qui semblent dénués d'intérêt à certains pour être exposés. À travers sa caméra, Akerman met en avant des individus déambulant dans la ville ou attendant paisiblement d’arriver à leur station de métro. Ce sont habituellement les figurants, mais ici, leur humanité est mise en avant. Ici on s’intéresse à chaque personne, que fait-elle ici ? Se rend-elle au travail ou rentre-t-elle du travail ? A quelle station descend-elle ? Nous pouvons nous poser une multitude de questions. Akerman rend visible les invisibles, et paradoxalement, les protagonistes, Chantal Akerman elle-même et sa mère, qui communique avec elle par lettres, ne sont jamais montrés à l’écran. La forte forte utilisation des travellings renforce elle aussi cette humanité, ils mettent en lumière le cours ordinaire de la vie, révélant que chaque habitant de la ville de New York mène sa propre existence. Les lettres lues deviennent de plus en difficile à comprendre, ensevelies par le bruit du vent, des voitures et de l'effervescence humaine qui augmente progressivement, procédé très Godarien qui colle parfaitement avec l’approche d’Akerman. Finalement, à la manière de Straub et Huillet, Chantal Akerman laisse au spectateur la liberté d’interprétation. On peut se concentrer sur les habitants de la ville, les lettres, ou bien les deux, sans qu'aucune perspective ne soit plus valable qu'une autre. Grand film très différent des productions habituelles explorant la ville de New-York.