Au début au vu du titre j'avais un peu peur de tomber sur un documentaire misérabiliste sur l'Afrique.
Mais c'était clairement sous-estimer Depardon et mes craintes ont été dissipées dès les premières secondes.
Plus qu'un documentaire c'est un journal de voyage qui s'inscrit dans la tradition littéraire du genre, comme Gide avec son Voyage Au Congo.
Un journal tout en images donc.
C'est assez heureux comme mélange, d'autant que le style journal s'affirme de plus en plus au fil du temps alors que j'ai trouvé la première heure intéressante mais limitée.
Depardon dresse un portrait touchant de l'Afrique avec qui il entretien une histoire forte.
Ses souvenirs, ses émotions, ses envies et ses doutes se mélangent à la réalité de l'Afrique qu'il nous fait découvrir dans toute sa complexité mais sans obstination de l?exhaustivité.
Plus qu'un documentaire, c'est aussi une réflexion sur les doutes d'un cinéaste qui s'interroge sur son rôle, son pouvoir sur le réel.
Géant. Comme tu dis belenos c'est un cinéaste qui doute, même sur ce qu'il filme, sur sa condition par rapport à eux, son égoïsme...
C'est vraiment un documentaire d'humilité mais dans tous les sens du terme (et sans pour autant jamais trop en faire), on passe de l'information à une réflexion même du cinéma documentaire, c'est très fort.
